Vers une société plus juste
Le projet Vers une société plus juste est une recherche participative ancrée dans la communauté qui a pour buts de :
- Décrire la réalité des personnes recevant des prestations d’assistance sociale et les améliorations à apporter aux politiques publiques pour réduire les inégalités sociales de santé;
- Développer une intervention visant à diminuer les préjugés à l’égard de ces personnes et à augmenter l’appui à l’égard des améliorations à apporter aux politiques publiques;
- Évaluer la faisabilité de l’intervention, c’est-à-dire son acceptabilité, son implantation et son efficacité potentielle.
Pourquoi faire cette étude ?
Les personnes qui reçoivent des prestations d’un programme d’assistance sociale sont le groupe le plus stigmatisé au Québec et les préjugés à leur égard sont largement répandus au sein de la population. Actuellement, il n’existe pas d’intervention évaluée de manière rigoureuse qui ait été démontrée efficace à réduire les préjugés à l’endroit de ce groupe particulièrement vulnérable de la population. Il est important de diminuer ces préjugés, car ils entraînent des effets négatifs sur la santé mentale des personnes, sont à l’origine de pratiques discriminatoires et posent obstacle à l’adoption de politiques publiques favorisant une répartition plus juste de la richesse.
Les objectifs
Le projet Vers une société plus juste est une recherche participative ancrée dans la communauté qui a pour buts de :
- Décrire la réalité des personnes recevant des prestations d’assistance sociale et les améliorations à apporter aux politiques publiques pour réduire les inégalités sociales de santé;
- Développer une intervention visant à diminuer les préjugés à l’égard de ces personnes et à augmenter l’appui à l’égard des améliorations à apporter aux politiques publiques;
- Évaluer la faisabilité de l’intervention, c’est-à-dire son acceptabilité, son implantation et son efficacité potentielle.
La méthodologie
L’intervention consistera en trois séances de 90 minutes, facilitées par un quatuor formé d’un.e facilitateur.rice-chercheur.e et de trois facilitateur.rice.s-citoyen.ne.s recevant des prestations d’assistance sociale. Elle mettra à profit les meilleures pratiques en matière de lutte aux préjugés, à savoir une combinaison des stratégies d’éducation et de contact. Le contenu des séances décrira la réalité des personnes recevant des prestations d’assistance sociale et présentera des améliorations prioritaires à apporter aux politiques publiques.
Les participant.e.s à l’intervention rempliront des questionnaires évaluant leurs préjugés à l’endroit des personnes recevant des prestations d’assistance sociale à trois reprises : avant de recevoir l’intervention, immédiatement après l’intervention, puis quatre mois plus tard. Nous examinerons également l’appréciation des participant.e.s à l’égard du contenu et du format. Des analyses statistiques seront menées pour vérifier si l’intervention permet de diminuer les préjugés et si les effets varient selon le genre et la position sociale des participant.e.s. Des entrevues semi-structurées seront également menées auprès des facilitateur.rice.s-citoyen.ne.s pour documenter leur expérience.
Si les résultats sont prometteurs, c’est-à-dire si des changements positifs sont observés et si l’acceptabilité de l’intervention est élevée, et ce, tant pour les participant.e.s que pour les facilitateur.rice.s-citoyen.ne.s, nous planifierons l’évaluation de l’efficacité de l’intervention à l’aide d’un essai randomisé avec groupe témoin. Une fois celui-ci formalisé, le matériel de l’intervention sera rendu disponible par l’intermédiaire de nos partenaires.
Nous comptons également créer une brigade de co-formation qui réunira les facilitateur.rice.s-citoyen.ne.s ayant pris part au déploiement initial de l’intervention. Ce projet vise à ce que les facilitateur.rice.s-citoyen.ne.s qui seront formé.e.s dans le futur puissent bénéficier de l’expérience des facilitateur.rice.s-citoyen.ne.s ayant déjà participé à l’intervention.
Conception de l’intervention – Entre janvier 2020 et décembre 2022, 24 rencontres ont été organisées afin de planifier les activités qui allaient avoir lieu à chacune des séances. L’activité principale, fondée sur la stratégie du contact en réduction des préjugés, a été répartie à travers les trois séances. Le format suivant a été retenu: les facilitateur.rice.s-citoyen.ne.s livreront leur récit de vie aux participant.e.s, et répondront par la suite aux questions que fait émerger leur témoignage. D’autres activités ont été prévues pour chacune des séances. La première séance inclut un quiz visant à démystifier les préjugés – une intervention fondée sur les stratégie d’éducation et de sensibilisation. La seconde séance comporte une activité où les participant.e.s doivent se mettre dans la peau d’une personne recevant l’aide financière de dernier recours et gérer un budget fictif – cette intervention s’inspire de la stratégie de prise de perspective. La troisième séance comporte une réflexion commune sur les actions à prendre pour améliorer les conditions de vie des personnes recevant l’aide de dernier recours.
Conception du matériel nécessaire pour l’intervention – Du matériel a été conçu selon les besoins de chacune des activités: fiches informatives, mises en situation imagées, etc. En prévision de l’activité du partage des récits de vie, les facilitateur.rice.s-citoyen.ne.s ont chacun.e écrit un témoignage en trois parties. De plus, afin de faciliter le déploiement à plus grande échelle de l’intervention dans le futur, un guide de formation a été rédigé à l’intention des futur.e.s animateurs.trices. Le guide inclut l’ensemble des informations nécessaires pour que l’animateur.trice puisse assurer le bon déroulement des ateliers. Il comporte des explications détaillées sur les objectifs et le fonctionnement de chacune des activités qui composent l’intervention, et inclut également des conseils visant à faciliter le travail d’animation. Finalement, un guide a été conçu à l’intention des participant.e.s. Le document comporte des informations sur la réalité des personnes recevant l’aide de dernier recours, et sert de support visuel aux activités qui composent l’intervention.
Déploiement initial de l’intervention – À l’automne 2022, les ateliers ont été déployés dans quatre milieux: deux lieux de travail, une université et un cégep. Des notes ont été prises pour documenter le déroulement des rencontres: réactions des participant.e.s, moments forts, difficultés rencontrées, etc. Ces notes serviront à améliorer l’intervention en prévision de ses déploiements futurs.
Plus de détails à venir.
Chercheur.e.s
Janie Houle – Chercheure principale
Psychologue communautaire
Professeure, Département de psychologie, UQÀM | Chercheure, Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal
Jean-Marc Fontan
Sociologue
Professeur, Département de sociologie, UQÀM | Chercheur, Centre de recherche sur les innovations sociales, UQÀM
Normand Landry
Professeur, Département Sciences humaines, Lettres et Communication, TÉLUQ | Titulaire, Chaire de recherche du Canada en éducation aux médias et droits humains.
Carole Clavier
Professeure, Département de science politique | Chercheure, Institut Santé et société
Isabel Heck
Collaboratrice
Chercheure communautaire
Personnel de recherche
À venir
Pair.e.s chercheur.e.s
À venir
Partenaires
À venir
À venir.
Fonds de recherche du Québec (Projet-pilote Engagement 2020-2021), 100 000$