Mission et objectifs

Les inégalités sociales de santé (ISS) continuent de s’accroître au Québec et ailleurs dans le monde. Elles sont produites par une répartition inégale des ressources que l’on appelle des déterminants sociaux de la santé (ex. logement, emploi, revenu). La communauté scientifique se mobilise depuis des années pour documenter le phénomène. Cependant, les connaissances (savoirs d’expérience) des personnes en situation de défavorisation socioéconomique demeurent sous-utilisées et insuffisamment mises en valeur pour élaborer les solutions. Les chercheuses et les chercheurs universitaires incluent peu de personnes en situation de défavorisation dans leurs équipes, ce qui ne leur permet pas d’exercer du pouvoir sur la production des connaissances qui les concernent pourtant au premier plan. 

À un autre niveau, des barrières systémiques importantes empêchent les personnes en situation de défavorisation socioéconomique de contribuer pleinement aux instances habituelles de participation citoyenne et de faire entendre leurs voix pour influencer les décisions qui y sont prises. Si l’on souhaite réellement réduire les inégalités sociales, il est nécessaire que les processus de recherche et de participation citoyenne favorisent une inclusion équitable des personnes qui sont les moins privilégiées dans nos sociétés. En outre, il est essentiel d’impliquer les organismes de défense des droits et les personnes en situation de pouvoir dans un dialogue constructif et une mise en action commune autour des transformations sociales nécessaires à l’élaboration d’une société plus juste. Pour réellement réduire les inégalités sociales, il est nécessaire que les processus de recherche et de consultation publique soient plus inclusifs et favorisent une participation équitable des personnes qui sont les moins privilégiées dans nos sociétés.

Objectifs

Dans ce contexte, la Chaire de recherche sur la réduction des inégalités sociales de santé (Chaire RISS) entend contribuer à réduire les inégalités sociales de santé en favorisant la mobilisation et la participation des personnes en situation de défavorisation à la production des connaissances les concernant, ainsi qu’à la coproduction des politiques publiques qui leur sont destinées, en agissant de concert avec les organismes de défense des droits. Pour atteindre cette finalité, la Chaire RISS offre des formations, anime des espaces d’expression, soutient le réseautage entre des partenaires et valorise la participation des personnes en situation de défavorisation socioéconomique dans différents mécanismes de gouvernance. Ce faisant, la Chaire regroupe dans des milieux d’action et de réflexion des personnes porteurs de savoirs expérientiels, de savoirs professionnels et de savoirs scientifiques. Cette mise en relation permet du co-apprentissage et vise le développement du pouvoir d’agir individuel et collectif des personnes en situation de défavorisation.

Au plan structurel, les objectifs de la Chaire RISS sont les suivants :

  • Mettre en place une infrastructure de recherche facilitant les collaborations interdisciplinaires et intersectorielles avec les personnes en situation de défavorisation socioéconomique;
  • Soutenir la formation de la relève scientifique, des pair.e.s chercheur.e.s et des partenaires intersectoriels aux approches de recherche menées avec les personnes en situation de défavorisation socioéconomique;
  • Positionner l’UQAM, tant au Québec, qu’au Canada et à l’international, comme un lieu d’expertise unique en recherche interventionnelle visant la réduction des inégalités sociales de santé;

Au plan de la recherche, les objectifs sont :

  • Développer et évaluer des interventions efficaces d’amélioration des conditions de vie matérielles et sociales des personnes en situation de défavorisation socioéconomique;
  • Comprendre comment améliorer les politiques publiques pour qu’elles soient davantage promotrices de santé et d’équité ;
  • Développer et évaluer des interventions qui mettent en valeur les savoirs d’expérience des personnes en situation de défavorisation socioéconomique.